La vie avec Dieu, la vie éternelle dans la vie terrestre, est possible parce qu’il y a la vie de Dieu avec nous. Le Christ est la présence de Dieu avec nous. En lui, Dieu a du temps pour nous. Dieu n’est plus le Dieu lointain, indéfini, avec lequel il n’y aurait plus aucune relation, mais il est le Dieu proche ; le corps de son Fils est le pont pour nos âmes.
— Benoît XVI
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C'est parce qu'on pense au passé et à l'avenir qu'on se décourage et qu'on désespère.
— Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus
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Mt 18, 1-5.10
Évangile de Jésus-Christ selon St Matthieu :
« Leurs anges voient la face de mon Père »
Alléluia. Alléluia.
Tous les anges du Seigneur, bénissez le Seigneur :
à lui, haute gloire, louange éternelle !
Alléluia. (Dn 3,58)
À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent :
« Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? »
Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux,
et il déclara :
« Amen, je vous le dis :
si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants,
vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Mais celui qui se fera petit comme cet enfant,
celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux.
Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom,
il m’accueille, moi.
Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits,
car, je vous le dis,
leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. »
Méditation
Les Apôtres ne songeaient que trop souvent à la grandeur et à la domination extérieures. Nous l’avons lu dans l’évangile d’il y a quelques jours, lorsque, après l’annonce de la Passion, ils se disputaient pour savoir qui était le plus grand. Le Seigneur leur avait répondu comme il le fait dans l’évangile d’aujourd’hui : en leur montrant la vraie grandeur intérieure et surnaturelle.
La vraie manière d’être le premier, c’est donc de se mettre au dernier rang et de se faire le serviteur de tous. Et pour traduire cette doctrine en un acte symbolique, Jésus prend un des enfants qui l’accompagnait, l’introduit dans le groupe des Apôtres, le prend dans ses bras, l’embrasse et leur dit : Voilà comment il vous faut être : petits, dociles, confiants ; c’est ainsi que vous pourrez entrer dans le royaume des Cieux.
C’est la perfection dans ces dispositions qui permet d’accéder au royaume des Cieux. Telle est l’excellence de l’enfance surnaturelle et son indispensable nécessité : un état de petitesse consentie, car devant Dieu, nous sommes plus petits qu’un enfant devant nous. Jésus ne disait-il pas à Ste Catherine de Sienne : Je suis celui qui est et tu es celle qui n’est pas ?
La perfection consiste à revenir, de volonté résolue, à ce qu’est un enfant dont les anges dans les cieux voient sans cesse la face de Dieu. Ce n’est pas, bien entendu, une invitation à revenir à la taille de l’enfant, ni à l’inattention ou à l’inconstance de celui-ci, mais bien à la docilité, à la simplicité, à la confiance, à l’abandon, à la petitesse tranquille de l’enfant.
« Rester petit enfant – écrit sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus que nous avons fêtée hier – c’est reconnaître son néant, attendre tout du bon Dieu, comme un petit enfant attend tout de son père ; c’est ne s’inquiéter de rien, ne point gagner de fortune. Même chez les pauvres, on donne à l’enfant ce qui est nécessaire, mais aussitôt qu’il grandit, son père ne veut plus le nourrir et lui dit : “ Travaille maintenant, tu peux te suffire à toi-même ”. C’est pour ne pas entendre cela que je n’ai pas voulu grandir, me sentant incapable de gagner ma vie, la vie éternelle du Ciel. Je suis donc restée toute petite, n’ayant d’autre occupation que celle de cueillir des fleurs, les fleurs de l’amour et du sacrifice, et de les offrir au bon Dieu pour son plaisir ».
Puissions-nous apprendre cette vie d’enfance spirituelle, en demandant également à notre Mère du Ciel de nous aider à suivre les conseils de son Fils.
Un moine
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Notre cœur est inquiet jusqu’à ce qu’il trouve en Dieu le repos.
— Saint Augustin
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Évangile de Jésus-Christ selon St Marc :
« L'indissolubilité du mariage — Les privilèges des petits enfants »
Alléluia. Alléluia.
Si nous demeurons dans l'amour,
nous demeurons en Dieu : Dieu est amour.
Alléluia. (cf. 1 Jn 4, 16)
En ces temps de réflexion sur la famille, cette parole de Dieu interpelle plus que jamais : Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous; en nous, son amour atteint la perfection.
Nous pouvons entendre cette parole comme suit : "si les gens mariés aiment les gens qui sont ‘remariés’" - et inversement - , Dieu demeure en eux tous !
Il y a, pour arriver à cela, beaucoup de barrières à faire tomber de la part des gens mariés (qui ne voudraient pas qu’il leur arrive la même chose), comme de la part des gens ‘remariés’ (qui ne voudraient pas être jugés sur leur échec précédent). Chacun a à se convertir.
Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? commencent par demander les pharisiens. Et lorsque Jésus leur demande ce que dit la Loi, ils n’en retiennent que ce qui les intéresse : Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation.
Mais lorsque c’est Jésus va chercher dans la Loi sa réponse, Il en conclut une tout autre chose : C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création… Et Jésus insiste : c’est Dieu qui a uni ces deux êtres, cela ne s’est pas fait par hasard ou par nécessité. Cette union, Dieu l’a voulu.
C’est pourquoi, lorsque le mariage d’un homme et d’une femme n’a pas tenu, il est licite et juste de regarder s’il a été célébré avec l’une de ces conditions : hasard ou nécessité… Car dans ce cas-là, ce ne serait pas Dieu qui aurait voulu le mariage, et ce mariage serait donc nul !
On pourrait s’étonner qu’à la fin de ce passage d’évangile qui évoque clairement la validité (ou la nullité, donc) d’un mariage il soit question, juste après les explications de Jésus, d’enfants … On se demanderait presque – si Dieu n’avait pas d’humour ! – ce qu’ils viennent faire ici, après cette discussion “théologique”, … Mais en réalité on le comprend mieux dès que l’on réalise que l’enfant vient de l’amour de l’homme et de la femme et que s’il est amené à Jésus, c’est pour que le fruit de l’amour soit béni !
Les personnes ‘remariées’ aussi sont toujours enfants de Dieu ; elles peuvent toujours avoir accès à Jésus, elles doivent même s’approcher de Lui, toujours; et confier leurs enfants à Jésus (qu’ils soient de la première ou de la deuxième union), toujours ; et se confier à Jésus, toujours ; et plaire à Jésus toujours, comme tous les autres hommes et femmes amis de Jésus !
Elles n’ont donc pas à arrêter leur pratique religieuse, ni leur recherche de l’action juste et pleine d’amour envers tous. Personne n’a à renoncer à l’amour que Dieu donne. Car le Seigneur peut donner autrement qu’avant.
Si la pleine communion n’est plus possible aux personnes 'remariées' (avec l’eucharistie qui révèle et entretient les liens conçus et réalisés sacramentellement par le Seigneur), la vie dans la foi, l’espérance et la charité demeure…
Prions les uns pour les autres afin que l’amour ait toujours le dernier mot !